IMMEUBLE URBAIN

Lieu

Luxembourg-Hollerich

Maître d’ouvrage :

Fonds pour le Développement du Logement et de l’Habitat

Architecte associé :

Philippe Schmit 

Volume bâtiment :

44 790 m³

Surface nette :

11 230 m²

Budget ht :

11 000 000 €

Durée :

2001 – 2010

Ingénieur génie civil :

B.E.S.T. Ingénieurs-Conseils

Ingénieur génie technique  :

Jean Schmit Engineering

Consultants :

Arcelor-Mittal, CTICM

Photos :

Bohus

Award :

Concours Construction Acier 2011

Nomination :

The UIA Robert Matthew Prize for sustainable & humane environments

Le défi fut de créer un habitat social offrant une réelle qualité de vie dans un contexte urbain plutôt défavorable. En effet le terrain se situe dans un quartier semi-industriel, aux abords d’un des grands axes d’entrée de la ville de Luxembourg. La façade sur rue cumule les nuisances de l’orientation au nord ainsi que du bruit et de la pollution due à la circulation.  La façade arrière par contre est bien éclairée et profite d’une profondeur de terrain respectable.

Un bâtiment compact, se posant sur le trottoir de la ville sur ses quelque 70 m de façade, s’inscrivant sur ses six niveaux dans le gabarit prévu par le plan d’aménagement général de la ville de Luxembourg, contribue maintenant à tisser le contexte urbain adapté à l’axe d’entrée de la ville qu’est la rue de Hollerich.

Vivre dignement dans la rue de Hollerich devient possible si l’on a à sa disposition un grand jardin orienté plein sud, des logements impérativement traversants, et si le premier contact direct d’un logement avec la rue, est au troisième étage.

Ainsi dans une logique de stratification des fonctions de notre immeuble urbain, le rez-de-chaussée sera occupé par des commerces ayant pignon sur rue et des bureaux ayant fenêtres sur cour. Le premier étage côté rue accueillera des bureaux, alors que côté jardin se trouve le premier niveau de logements, en contact direct avec le jardin.

Le terrain présente sur sa profondeur de 75 m un dénivellement de presque un étage. En le maintenant à l’horizontale depuis son point le plus haut, nous pouvons offrir non seulement cette généreuse surface de jardin, rapprochée en hauteur, des logements et accessibles par deux passerelles à partir du premier étage du bâtiment principal, mais également un bâtiment secondaire d’un niveau qui permet de définir une cour intérieure qui sera animée par un vis-à-vis de bureaux. À l’arrière du bâtiment secondaire, et sous le jardin sont situés les parkings.

Nous avons choisi de rehausser le trottoir de la ville, pour le planter, le long de la façade rue, sur notre deuxième étage. Jouxtant ainsi en hauteur, l’espace public de la rue, c’est à partir d’ici que se fera la distribution des 40 logements par cinq cages d’escalier éclairées par une lumière du nord.

Nous avons choisi de situer les chambres à coucher du côté de la rue, afin de pouvoir offrir de grands espaces de vie, bien éclairés et pleinement orientés sur le jardin au sud. Les pièces orientées sur la rue sont dotées d’une ventilation mécanique ainsi que de fenêtres dont le vitrage

 

 

 

 

englobe une protection acoustique, afin de réduire au maximum les nuisances dues au contexte environnant.

Deux passages, ouverts sur deux niveaux, mènent vers les entrées principales et la cour intérieure. Ils correspondent à l’échelle urbaine du bâtiment et à sa situation de copropriété entre 40% des logements destinés à la location et 60% destinés à la vente.

Le choix du métal vient du souci d’offrir un matériau ‘autonettoyant’, non dégradable par la pollution et suffisamment fort dans son expression architecturale pour s’affirmer dans son contexte environnant. Le choix du rouge a découlé en partie de ce même contexte dans lequel la signalétique se base souvent sur le rouge, mais aussi de la volonté d’insérer une touche de couleur dans un quartier à l’aspect parfois un peu morne.

La façade sur jardin, revêtue d’un bardage en bois de cèdre naturel, a une expression nettement plus plastique, puisqu’elle traduit la relation de la vie dans le logement avec le jardin, ses ombres et ses lumières, la chaleur du soleil. Sa géométrie n’est plus liée à une rigueur urbanistique d’axe d’entrée de la ville, mais se développe en dialogue avec le bâtiment secondaire et le jardin, de manière à créer une volumétrie spécifique pour la cour. En outre sa géométrie et la grande taille des fenêtres compensent l’absence de balcons, non désirés selon le cahier de charges du maître d’ouvrage.

La structure métallique nous a conféré une grande liberté dans le choix des dimensions entre axes porteurs. Ainsi nous avons pu, avec la même rigueur de distribution, proposer au maître d’ouvrage des appartements allant d’une chambre à coucher pour une personne à trois chambres à coucher pour six personnes. Les colonnes métalliques sont évidemment plus fines que ne l’auraient été leurs paires en béton, et le fait d’intégrer les poutres dans l’épaisseur des dalles nous a libérés de tout linteau visible en tant que tel dans les pièces. Ceci joue un rôle non négligeable au vu de la taille parfois réduite des chambres à coucher, due aux normes en vigueur pour le logement social. Avoir des fenêtres hautes, qui montent jusqu’au plafond, procure non seulement des pièces très bien éclairées, mais également le sentiment d’avoir des pièces plus grandes.

La sécurité au feu a été calculée selon le principe du feu naturel, ce qui nous permet d’avoir, dans des endroits stratégiques pour le projet, des colonnes métalliques non remplies de béton, ce qui leur laisse leur élégance naturelle.